Le Frère André est à inscrire dans la tradition des films qui revisitent les figures mythiques du Québec, qui tentent d'en actualiser l'image et d'expliquer le contexte de leur apparition. Son sujet est celui d'un homme qui a été perçu comme un saint par ses contemporains au début du XXe siècle, à qui l'on a greffé les rameaux de l'espérance collective. Le frère André attirait les foules et guérissait. Il fut à l'origine de l'érection de l'imposant édifice de l'Oratoire Saint-Joseph à Montréal. Cinquième film de fiction de Labrecque, Le Frère André peut aussi être désigné comme un docudrame tant la volonté de se lier au réel est forte dans cette reconstitution d'une vie saisie dans le cadre d'une journée. Les habiletés de la caméra appuient un jeu basé sur le texte, reconstituant une époque où la parole était tout.